Publié le 23 Mai 2023
La région des hauts-de-France compte 56 bailleurs sociaux. Tous font le même constat : ils ont des difficultés à mettre en œuvre le plan de rénovation des logements mis en place par le gouvernement. En effet, la nouvelle règlementation de taxation des bailleurs sociaux diminue leurs revenus et avec de plus en plus de locataires insolvables, leur situation financière est à flux tendus.
Les Hauts-de-France sont la seconde région française qui compte le plus de logements sociaux, avec près de 600 000 logements pour 1 400 000 habitants. Or, les locataires insolvables sont de plus en plus nombreux.
En effet, la hausse des prix de l'énergie pèse de plus en plus sur les locataires, malgré le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement. Ce dernier ne couvre pas tous les locataires, et n'est pas non plus applicable aux bailleurs sociaux. Les factures d'énergie collective de ces derniers s'envolent, sans que les bailleurs sociaux ne soient en capacité de les répercuter en totalité sur les locataires. En cause, entre autres, la flambée des prix à la consommation et les allocations logement qui ne suivent pas l'inflation. Les locataires les plus fragiles, c'est-à-dire ceux au RSA, affichent un taux d'effort bien trop élevé pour leur permettre de faire face aux dépenses courantes, parmi lesquelles le paiement de leur loyer.
Par ailleurs, de nombreux dispositifs ont été mis en place par le gouvernement depuis 2017 qui mettent à mal les capacités d'investissement des bailleurs sociaux. Par exemple, la ponction des revenus des bailleurs sociaux qui fait diminuer leurs fonds propres. Ainsi, les capacités de financement des rénovations énergétiques imposées par l'État s'amenuisent. Or, ces fonds propres sont indispensables pour procéder aux travaux de rénovation énergétique.
L'union régionale pour l'habitat des Hauts de France, qui regroupe les bailleurs sociaux de la région, lance donc un cri d'alarme afin que le gouvernement prenne en compte les difficultés rencontrées par les bailleurs sociaux.